Laury : une balade sous haute surveillance

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Ce samedi 6 novembre, les pèlerins de la vallée du Laury ont repris à nouveau leur bâton pour une balade amicale et un moment d’échange loin des réseaux sociaux. Des voisins proches ou plus éloignés, les représentants des Sentiers de Grandes Randonnées et des sympathisants qui n’ont pas hésité à traverser d’autres provinces pour nous rejoindre. Tous attachés au bien commun et au partage de l’espace public. Dans la bonne humeur, les fidèles répètent les pas des anciens. Pas vraiment des casseurs donc, mais plutôt des braves gens calmes et pacifiques, sûrs de leur bon droit. Des familles et beaucoup de personnes pensionnées sont présentes.

Déjà sous escorte, nous quittons la froideur du tarmac pour nous engloutir dans la vallée, dans un décor automnal et rassurant. Soudain, la froide et disgracieuse barrière apparait. Déterminés les badauds se réjouissent de revoir le vieux chemin, le seul légal aujourd’hui, et se disent que peu importe l’issue du jour, ils iront jusqu’au bout. Mais c’est bien connu, l’autorité communale goûte peu aux balades amicales, aux échanges d’idée et à la mobilisation citoyenne.

Dissuasion

Après plusieurs tentatives de dissuasions avec des arguments juridiques aussitôt démontés avec preuves à l’appui, nous nous rendons pacifiquement aux entrées du chemin confisqué par M. Binon et ses amis. Sans grande surprise l’administration communale n’a pas pris les dispositions pour rouvrir le Laury dont le Collège a lui-même frauduleusement privé les habitants et usagers quotidiens il y a 10 ans. Ce dernier étant en vacances, c’est M. Olivier Leclercq qui a dû monter au front pour à nouveau essayer de dissuader le passage.

Rapidement nous sommes informés que des ordres ont été donnés. La balade continue et c’est en passant par la vilaine passerelle et un tracé étrangement qualifié de « plus praticable » que nous rejoignons bientôt l’autre extrémité de la vallée du Laury. Les gardiens de l’ordre un peu dépassés par la bande de joyeux individus voient bientôt leurs renforts arriver. Le repère de chasse est bien protégé, l’opération mobilise quand même sept véhicules de police communale ET fédérale, pour une peu plus de 80 promeneurs, âgés de 1 à 91 ans.

La question reste entière : ce chemin est bien public, quoi qu’en dise M. Binon et l’autorité compétente se doit d’en garantir le libre passage en toute sécurité. Alors pourquoi autant de moyens et de forces de l’ordre déployés pour faire exactement l’inverse ? Empêcher le passage public et garantir la tranquillité de celui qui occupe les lieux et menace quiconque oserait s’aventurer plus loin ? Quand un chauffard met les autres automobilistes en danger, arrête-t-on le chauffard ou tous les autres conducteurs ?

Le ministre de tutelle casse la décision du Collège

Pour rappel, comme la loi le prévoit, après le passage en force du Collège pour déplacer les chemins, un recours contre la décision communale a été introduit auprès de Willy Borsus, le ministre de tutelle. La décision communale a été récemment cassée par le ministre et c’est le tracé antérieur historique qui prévaut, même si lors de la balade, M. Pierre Minet, un peu affolé a tenté de nous vendre à nouveau l’interprétation du Collège. Ils prétendent que le tracé antérieur n’est pas l’historique, mais que c’est le premier qu’ils avaient à l’époque glissé en douce dans le permis d’urbanisme.

La procédure n’ayant pas été respectée, c’est une décision nulle qui n’a jamais été validée par une quelconque autorité. La justice avait d’ailleurs sommé la commune de régulariser la situation, en organisant enfin une enquête publique. À force, Yves Binon, Pierre Minet ne convainquent plus qu’eux-mêmes et il semblerait que la majorité (très) silencieuse soit de moins en moins à l’aise avec ce genre de pratiques.

Lentement le jour décline et les renforts, de plus en plus tendus, commencent probablement comme nous à avoir froid. Dans les rues calmes de Beignée, nous remontons vers la rue de Jamioulx en déterminant l’endroit où nous allons enfin pouvoir nous désaltérer.

Un grand merci à toutes et tous ceux et celles qui sont venus défendre le droit et la justice au sein de notre commune.

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